Post-Scriptum de ma vie
Proses philosophiques – Promontorium somnii
Publications :
De tous les recueils posthumes – plus ou
moins factices – celui intitulé Post-Scriptum de ma vie connut
l'existence la plus éphémère : il ne parvint pas à maintenir son statut d'œuvre
de Victor Hugo. Nous touchons là à une limite de l'effort pour organiser en
ensembles signifiants les fragments laissés par notre auteur.
Première tentative due à Paul Meurice :
Post-Scriptum de ma vie – Paris : Calmann Lévy (impr. Motteroz), "Œuvres posthumes de Victor Hugo", 1901, in-8° de III-272 pp.
Cécile Daubray, dans son édition de 1937,
conserve la structure de l'ouvrage précédent mais retire certains textes rendus
au "Reliquat" de William Shakespeare, en ajoute d'autres et
"enrichit" les Tas de Pierres ("pensées choisies selon le
sujet de chaque division et séparant les morceaux importants")
William Shakespeare. Post-scriptum de ma vie – Paris : Imprimerie Nationale, Librairie Ollendorff, Albin Michel, "Edition dite de l'Imprimerie nationale". Philosophie II, 1937, gr in-8° de 661 pp. et pl.
"Il n'en reste pas moins que le Post-Scriptum
de ma vie, qu'il s'agisse de sa version 1901 ou de sa version 1937, est un
ouvrage gratuit. […] Nous sommes donc libres, à notre tour, de bâtir sous le
titre prescrit par Hugo un recueil différent" (H. Guillemin) :
Post-Scriptum de ma vie – Neuchâtel : Ides et Calendes, "Collection du Sablier"-2, (1961), in-16 de 139 pp., fac-similé
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Meurice et Daubray avaient ainsi
rassemblé des textes "philosophiques" rédigés entre 1840 et 1865.
Sans unité véritable. En revanche, on peut utilement rapprocher des textes
écrits entre 1860 et 1865. Alors qu'il achève Les Misérables, et rédige William
Shakespeare et Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo "tente
d'élaborer […] une somme de sa pensée, le testament de sa philosophie",
"la nébuleuse d'une œuvre dont on voit se dessiner le projet sous le titre
L'Ame, ou sous le titre Préface de mes œuvres et post-scriptum de ma
vie". (Y. Gohin). D'où le parti de présenter ensemble ces textes
jusqu'ici contenus dans les éditions 1901 et 1937 de Post-Scriptum de ma vie,
et dans les "Reliquats" des Misérables, de William
Shakespeare et des Travailleurs de la mer. Ils avaient été
regroupés, déjà, dans :
Hugo (Victor) : Œuvres complètes ; édition chronologique publiée sous la direction de Jean Massin – Paris : Club français du livre : t. XII (1860-1865), 1969, 1742 pp.
* pp. 13-72 : Philosophie - Commencement d'un
livre (alias Préface Philosophique : 1860). — pp. 75-95 : L'Ame
(sept chapitres destinés à un livre intitulé L'Ame, manuscrit écrit en
1861-1862). — pp. 99-108 : Les Choses de l'infini (manuscrit de 1864). —
pp. 111-123 : Contemplation suprême (manuscrit de 1863-1864) ;
présentation par Jacques Seebacher
* pp. 363-370 : Utilité du beau (manuscrit de
1863-1864). — pp. 373-390 : Les Traducteurs (1863-1864 ?). [— pp.
391-393 : La Bible - L'Angleterre. — pp. 394-400 : "A Reims". — pp.
401-407 : Sur Homère. — pp. 409-409 : "Beethoven"]. — pp. 410-412 "Du
Génie" (1863). — pp. 413-424 : Le Goût (1863). — pp. 425-435 : "La
Civilisation" (1863-1864 ?). — pp. 436-440 : Le Tyran (1863 ?).
— pp. 441-448 : Les Génies appartenant au peuple (1863). — pp. 451-481 :
Promotorium somni (manuscrit daté, sauf retouches et additions, de
décembre 1863) ; présentation par Pierre Albouy
* pp. 805-818 : La Mer et le Vent. — pp.
819-820 : Les Déluges.
* pp. 1078-1079 : La Question sociale …
Yves Gohin présente la plupart de ces
textes, qu'il a établi en revenant au manuscrit, dans :
Proses philosophiques des années 1860-1865
Philosophie. Les Fleurs [=
L'Ame]. Du génie. Le goût. Utilité du
beau. Les génies appartenant au peuple. La
Civilisation. La question sociale. Le tyran.
Les traducteurs. Promontorium somnii. Les
Choses de l'infini. La mer et le vent. Préface de
mes œuvres et Post-scriptum de ma vie [= Contemplation suprême]
notice et notes de Yves Gohin in [pp. 465-712] : Hugo (Victor) : Œuvres complètes, sous la direction de Jacques Seebacher assisté de Guy Rosa. CRITIQUE – Paris : Robert Laffont, "Bouquins", 1985, (XIII + 761 pp.)
Edition critique :
Dans cet ensemble de textes philosophiques, un seul a bénéficié
d'une édition critique :
Promontorium somnii ; édition critique par René Journet et Guy Robert – Paris : Les Belles Lettres, "Annales littéraires de l'Université de Besançon"-42, 1961, in-18° de 208 pp.
… et d'une édition courante individuelle
:
Le Promontoire du songe ; introduction et notes de Michel Crouzet – Paris : Les Belles Lettres, "Le corps éloquent"-7, 1993, LXXI-123 pp.
Etudes :
Albouy (Pierre) – 1962
La Préface Philosophique des Misérables in [pp. 103-116] : Centenaire des Misérables 1862-1962. Hommage à Victor Hugo. Actes du Colloque organisé du 10 au 17 décembre 1961 par le Centre de Philologie et de Littérature Romanes de la Faculté des Lettres de Strasbourg [Extrait du Bulletin de la Faculté janv.-mars 1962] - 1962, 225 pp.
* texte repris in [pp. 121-137] : Albouy (Pierre),
Mythographies. [Recueil d'articles avec un avant-propos de Claude
Duchet] – Paris : Librairie José Corti, 1976, (380 pp.)
Seebacher (Jacques) – 1967
Esthétique et politique chez Victor Hugo : L'utilité du beau in [pp. 233-246] : Cahiers de l'Association internationale des études françaises n° 19, mars 1967
Seebacher (Jacques) – 1969
Poétique et politique de la paternité chez Victor Hugo in [pp. 110-128] : Romantisme et Politique 1815-1851. Colloque de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud (1966) – Paris : Colin, 1969, (369 pp.)
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Ces deux articles sont repris in [pp. 17-30 et 243-262] : Seebacher (Jacques),
Victor Hugo ou le calcul des profondeurs – Paris : PUF, "Ecrivains", 1993, 284 pp.
Mazière (Jean) – 1983
Les Idées religieuses de Victor Hugo dans Les Misérables et la Préface philosophique in [pp. 233-246] : Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse n° 145, 1983